Interview Actuelle

Interview avec notre président de la SSGO, le Dr méd. Roger Rytz

Le plus haut confrère de notre discipline



Cher Roger, qui es-tu ?

Je suis né en 1964, marié et papa de 5 enfants et grand-père depuis 3 ans. J’ habite Yverdon-les-Bains depuis maintenant 20 ans où j’ ai alors pris le poste de médecin-chef du service de gynécologie et obstétrique. Avant cela, j’ ai fait la moitié de ma vie à Genève, études de médecine comprises.

Quelles sont les principales tâches que tu dois ou as dû accomplir en tant que président de la SSGO ?

Sans aucun doute répondre à cette interview ! Plaisanterie mise à part, il y a plein de tâches que je dois résoudre. Sans classement selon l’ ordre d’importance il y a :
– L’ organisation (heureusement secondée par une super équipe) de notre prochain congrès suisse à St-Gall
– Essayer de satisfaire le plus de membres possible
– Finaliser les deux initiatives parlementaires (motion Kälin 19.3070 et motion Addor 19.3307) concernant la prise en charge des frais liés à la maternité, exemptés de la franchise, dès le tout début de la grossesse et plus dès la 13ème semaine révolue. En raison de la pandémie de la COVID-19 les travaux en relation avec l’ OFSP ont été malheureusement mis entre parenthèses.
– La médecine hautement spécialisée (MHS) et sa mise en place. Les avis et recommandations des experts de la SSGO impliqués dans ce processus n’ ont malheureusement pas été pris en considération dans leur ensemble. Cela a créé beaucoup d’ insatisfaction de notre côté, à tel point qu’ un avis de droit a été demandé. Malheureusement, le processus étant hautement politique, une intervention par voie légale n’ a pas été envisageable. Des contacts avec certains conseillers d’ Etat siégeant dans l’ organe de décision de l’ MHS ont depuis lors été pris.
– Remboursement par le Tarmed de traitements dits « préventifs ». Un postulat ainsi qu’ une interpellation parlementaire ont été déposés, discutés au parlement mais malheureusement refusés (pour l’ instant).
– La révision et la publication du nouveau règlement pour les demandes de financement des projets humanitaires (GTAH / AGAH).

Quel est le temps que tu consacres à la SSGO en tant que président ?

Si je disais 20 heures par semaine je ne trouverais aucun successeur, et si je disais 2 heures par semaine j’ aurais du mal à justifier mon salaire de président (et ma crédibilité…). La réalité se trouve vraisemblablement entre les deux.

Est-ce que tu fais cela en plus de ton engagement professionnel ou est-ce que tu te fais remplacer à l ’hôpital et dans ton cabinet ?

Je fais ce travail en plus de mon poste de médecin-chef et des nombreuses gardes qui vont avec. En réalité nous avons une « Wattlanderei » (en comparaison avec la « Genferei »). Nous partageons le poste de médecin-chef de notre hôpital à plusieurs et avons donc une direction horizontale, ce qui nous permet d’ avoir une activité de cabinet privé à temps partiel. Cette particularité me permet de vivre et d’ appréhender les problèmes des médecins privés et hospitaliers, deux mondes bien différents comme chacun le sait.

Qu ’est-ce qui t ’a motivé à accepter cette fonction de président de la SSGO qui prend beaucoup de temps ?

Pouvoir connaître le fonctionnement d’ une grande société médi-cale de l’ intérieur et pouvoir prendre certaines décisions qui puissent influencer l’avenir de notre profession est quelque chose de motivant. Mais sans le soutien et le travail incroyable du comité de la SSGO je n’ aurais pas entrepris cette importante tâche. Ce sont réellement les membres du comité qui m’ ont motivé à le faire.

Lors des présidences respectives de la SSGO, on veille à trouver un équilibre entre les sexes, les régions du pays, entre les praticiens et les universitaires… Quelles sont les qualités qui te caractérisent et qui sont utiles à l ’ensemble de la SSGO ?

Je suis un homme romand et comme je l’ ai dit précédemment, j’ ai une fonction hospitalière et formatrice de par mon rôle de médecin-chef et je pratique la médecine privée en cabinet.

Tu vis en Suisse romande et tu parles parfaitement le suisse allemand en plus du français. Mais tu n ’es pas très à l ’aise avec l ’allemand standard. D ’où cela vient-il ?

Je suis d’ origine suisse alémanique, mon papa venant de Berne et ma maman de Turgovie. Alors que ma maman s’ est efforcée de nous parler français, mon papa est resté avec son « Berndütsch » toute sa vie, ce qui a laissé des marques… J’ ai également eu la chance de travailler à la « Fraueli » de Berne durant presque 2 ans, ce qui m’ a permis de définitivement acquérir cette langue « étrange » pour les Romands. Le « Hochdeutsch » je l’ ai appris comme tout le monde à l’ école et je n’ étais pas forcément le meilleur de la classe !

Notre congrès annuel de la SSGO aura lieu en 2022 à Saint-Gall, après que celui de 2019, également à Saint-Gall, ait été le congrès de la SSGO le plus fréquenté depuis longtemps et ce également par de nombreux collègues de Suisse romande. Le dernier congrès en Suisse romande a également connu une fréquentation supérieure à la moyenne et là également de nombreux collègues de Suisse alémanique ont fait le déplacement, ce qui est réjouissant. En fait, en tant qu ’organisateurs, nous ne pouvions pas nous attendre à une telle fréquentation. Quelles sont les raisons qui ont poussé tant de personnes à faire le long voyage ?

Je pense que la qualité et le niveau des présentations y est pour beaucoup. Si je ne fais erreur c’ est à Lausanne que nous avons introduit l’ obligation pour les orateurs parlant une des langues nationales de présenter leurs diapositives en anglais, facilitant grandement la compréhension de chacun. La tendance a encore été améliorée en 2021 lors de notre congrès hybride à Interlaken où nous avons vu lors de la plupart des sujets principaux des orateurs / médiateurs des différentes langues. L’ année 2022 devrait suivre cette tendance (voir même l’ améliorer encore) avec un équilibre (presque) parfait des langues des orateurs.
Il y a bien sûr également le plaisir de se retrouver ensemble autour d’ un poster ou d’ un verre. Avec cette pandémie qui n’ en finit plus je pense que le besoin de se retrouver en « présentiel » sera encore accentué. L’ avenir (sans Covid) nous le dira.

Que fais-tu pendant ton temps libre ?

Je suis un grand amateur de films, j’ en possède d’ailleurs plusieurs milliers dans ma filmothèque (au grand désespoir de mon épouse !), mais j’ aime également beaucoup lire – romans, polars, récits historiques ou portraits de femmes et d’ hommes célèbres. Ma bibliothèque n’ est pas mal fournie non plus !

Quel est ton plat préféré ? Quelle est ta boisson préférée ?

Pizza et Brunello, mon épouse est Italienne !

Je te remercie chaleureusement pour cette interview et te souhaite beaucoup de plaisir en tant que président de notre SSGO !

Prof. ém. Dr méd. Bruno Imthurn

Prof. em. Dr. med. Bruno Imthurn

Senior Consultant Kinderwunschzentrum
360° Zürich

bruno.imthurn@uzh.ch

info@gynäkologie

  • Vol. 12
  • Ausgabe 1
  • Februar 2022